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Emmanuel LE ROCH,

Délégué Général

 

 

En novembre, l’environnement du commerce a été marqué par deux événements importants qui ne se positionnent pas sur le même plan mais qui, avec un peu de recul, peuvent s’appréhender comme des conséquences d’un même et complexe processus : assurer la transition entre deux périodes.

Bien entendu, nous ne reviendrons pas ici sur les actes de vandalisme inacceptables de ces derniers jours. Nous laisserons le gouvernement assumer ses responsabilités et mettre en oeuvre la liberté de circulation et la protection des biens.

Le premier de ces évènements est la conséquence sur les activités du commerce des multiples actions des gilets jaunes. Trois week-ends durant lesquels lesenseignes ont été très fortement touchées par toutessortes d’actions. Sur l’ensemble de la période, tousles types de commerce ont été mis en difficulté avecun risque réel d’être fragilisés de manière définitiveaprès une année 2018 déjà défavorable pour denombreuses activités. Un grand nombre d’enseignesvoient leur chiffre d’affaires cumulé réduit de - 20 à -30 % depuis le début des événements alors que noussommes dans la plus importante période commercialede l’année ! Force est de constater que le commerceest malheureusement l’otage d’une situation bien plusglobale. Un mécontentement qui touche une grandepartie de nos concitoyens qui, d’une part, sont inquietspour leur pouvoir d’achat et, d’autre part, ont le sentimentde n’être ni compris ni écoutés.

On constate ici l’ampleur de l’écart entre la volonté de la part du gouvernement d’effectuer de lourdes transformations pour une société plus durable, moins consommatrice d’énergie… et la vie quotidienne des Français.

Comment comprendre la nécessité de réduire l’utilisation de la voiture lorsqu’il est indispensable d’en faire un usage quotidien et qu’aucun autre moyen de déplacement n’est disponible. Or, c’est le cas d’une partie très importante des Français vivant dans les villes moyennes ou les territoires ruraux. Dans ce contexte, l’incompréhension est totale. Les discours apparaissent comme conçus uniquement pour les métropoles et les grandes agglomérations. Le décalage avec la vie des gens est croissant. Il est évidemment urgent de changer de méthode : écouter et rechercher des solutions.

Cette situation a pu démontrer également, par l’absurde, comment le commerce était dépendant lui aussi de la voiture. Elle prouve que le consommateurne peut pas se rendre en magasin lorsque la librecirculation automobile n’est pas assurée. Ceux qui procèdent à des réflexions sur le territoire et la ville de demain doivent intégrer ces éléments dans leurs analyses afin, là aussi, de ne pas imaginer de règlesou des fonctionnements territoriaux déconnectés dela capacité des citoyens et de leurs réalités ! Pourmettre en place cette transition vers la société dedemain, le gouvernement va devoir appréhender et combiner autrement les objectifs à long terme, les impératifs de court terme et la vie quotidienne des Français. C’est impératif.

Les citoyens doivent eux aussi, comprendre que les enseignes du commerce ne sont pas du tout leurs ennemis face à ces préoccupations mais au contraire, une des seules activités économiques totalement ancrée dans tous les types de territoires,à proximité des citoyens et accessibles selon lesmodalités de transport adapté à chaque profil territorial.

Elus locaux, acteurs du commerce et citoyens doivent co-construire ensemble leurs relations pour demain en tenant compte de la véritable réalité locale. Le commerce en a parfaitement conscience. Les magasins d’enseignes sont d’ailleurs souvent exploités sous forme de franchise notamment dans les territoires les moins denses, donc par des citoyens locaux attachés à leur bassin de vie, contributeurs actifs à la qualité de vie locale et à la relation quotidienne pour répondre aux attentes et besoins locaux.

Il n’y a donc aucun sens à opposer vie locale du citoyen et commerce. De la même manière, il n’y ena pas à s’en prendre aux commerçants des zonescommerciales qui contribuent, comme ceux descentres-villes à apporter, dans tous les types de territoires,les produits et services indispensables à la qualitéde vie des femmes et des hommes qui y habitent.

Le second événement marquant du monde du commerce, de bien moindre ampleur et de nature professionnelle, s’est déroulé en novembre au Mapic, lors du salon annuel des professionnels de l’immobilier commercial. Période de transition là aussi. Le thèmechoisi pour cette édition 2018, « Le physique à l’heuredu digital », se voulait rassurant et dynamique tantles modèles du commerce se rapprochent au traversd’une combinaison entre web et magasins, ceque l’on appelle l’hybridation des modèles vers unmodèle omnicanal.

Pourtant, ce n’était pas le fond des discussions entre les acteurs sur le salon. Côté bailleurs, l’ambiance était souvent morose tant les repères d’hier semblent avoir disparus. Morosité qui, parfois, vire à l’excès car ce n’est ni la fin du monde ni la fin du retail ! Evitons les effets de balancier.

La question n’est pas de parler de fin du retail, activité qui reste résiliente mais d’intégrer que les paramètres ont changé, que des adaptations rapides sont indispensables et accepter que l’immobilier commercial soit moins rentable demain qu’hier. Pour autant, même en gagnant moins, il faut travailler sur l’avenir. Sur ce point, nous vous proposons de lire l’article « un salon MAPIC 2018 de transition vers de nouvelles pratiques entre les acteurs ? » en cliquant ici.

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